C’est la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO Isère) qui l’annonce fièrement : un gypaète barbu, une des quatre espèces de vautours recensés en Europe, appelé gypaéton dans son jeune âge, a vu le jour début avril dans le département.

Une nouvelle d’importance pour la biodiversité : c’est la première fois cette année, et ce, depuis des décennies, que cette espèce niche à nouveau dans le département de l’Isère.

« Au fond du nid, le poussin n’est pas encore assez grand pour que l’on puisse l’observer, mais les adultes se relaient pour le nourrissage », précise la LPO.

Au vu de la rareté de cette espèce, le site de nidification des gypaètes, proche du lac du Chambon, reste aujourd’hui confidentiel. Vous n’en saurez donc pas plus…

La zone où il niche fait l’objet d’une surveillance constante, mise en place par le Parc national des Écrins. L’objectif est d’éviter tout dérangement qui pourrait perturber cette reproduction et les adultes, qui seraient alors obligés de quitter le nid et laisser le gypaéton sans nourriture et à la merci des prédateurs.

« Cette naissance est une excellente nouvelle pour la biodiversité, d’autant plus que l’un des mâles (surnommé Basalte) provient d’un lâcher effectué en 2012 dans les Cévennes dans le cadre du programme de réintroduction du gypaète barbu dans les Grands Causses », explique la LPO.

Ce programme, débuté en 2012 dans le cadre d’un partenariat entre la LPO Grands Causses, le Parc national des Cévennes et le Parc naturel régional des Grands Causses, s’inscrit dans le Plan national d’actions 2010-2020 en faveur du gypaète barbu. Depuis 2015, il est intégré dans l’ambitieux programme européen  » LIFE Gypconnect « , porté par la LPO, qui a pour objectifs de renforcer la population de gypaètes barbus par la création de nouveaux noyaux de population dans la Drôme et le Massif Central.

Il s’agit aussi de favoriser des mouvements d’oiseaux depuis ces noyaux de population entre les Alpes et les Pyrénées et plus largement rétablir l’existence d’une continuité entre les populations de l’espèce d’Europe Centrale et Méridionale, afin de restaurer une véritable population européenne de l’espèce.

Bref, un programme de réintroduction d’une espèce qui se révèle efficace, ce n’est pas si courant…