Les chiffres du commerce à Lyon sont devenus alarmants avec un taux de vacance qui a augmenté de 50 % en trois ans. De plus en plus de clients se détournent des commerces lyonnais et notamment de la Presqu’île qui jusqu’à présent avait le leadership du commerce devant le centre commercial de la Part-Dieu. Une mauvaise nouvelle pour Lyon, une bonne pour Vienne ?
Même si les chiffres sont encore faibles, c’est Michel Belletante, le directeur du théâtre François Ponsard qui constate un nombre grandissant de Lyonnais à ses spectacles du théâtre viennois.
C’est également Valérie Bonzi qui est à la fois conseillère municipale déléguée au commerce et qui elle même travaille dans un commerce du centre-ville, qui croise de plus en plus de clientes lyonnaises.
Tout laisse à penser qu’une partie du public lyonnais, mais aussi en provenance de l’extérieur de la ville, échaudé par les difficultés de circulation à Lyon et dans la Presqu’île lyonnaise, se détourne des commerces de la capitale régionale.
De même, nombre de Viennoises et les Viennois reconnaissent qu’ils vont moins souvent ou même plus du tout effectuer leur shopping à Lyon.
Il faut dire que les difficultés s’accumulent : il y a déjà les nombreux travaux dus notamment aux voies lyonnaises, ces douze « autoroutes à vélos » sillonnant la métropole, d’où de nombreux bouchons et des temps de trajet à rallonge ; puis, depuis le 1er janvier dernier l’interdiction de circulation des voitures Crit’Air 3 au sein de la ZFE (Zone à Faibles Emissions).
Mise en place de la Zone à Trafic Limité en juin
Enfin, à partir du mois de juin, il va être encore plus difficile de circuler dans la Presqu’île lyonnaise, elle-même, avec la dernière nouveauté en date, la ZTL : la Zone à Trafic Limité. Il faudra impérativement si l’on veut faire son shopping, se garer dans l’un des parkings bordant la Presqu’île et ensuite marcher un peu plus que d’ordinaire pour se rendre dans les commerces.
Des conditions générales qui n’incitent plus vraiment à effectuer son shopping en Presqu’île lyonnaise.
Augmentation de 50 % de la vacance des commerces à Lyon
Cette perte d’attraction de la Presqu’île lyonnaise et plus généralement de la Ville de Lyon a été reconnue par le maire écologiste, Grégory Doucet, lui-même.
Il est vrai que les chiffres ne mentent pas.
« La vacance commerciale (en l’occurrence les cellules commerciales vides) en Presqu’île est passée de 4,2 % en 2021 à 6,2 % en 2024 », a ainsi annoncé Grégory Doucet en se basant sur les chiffres de ses services municipaux.
Soit une progression des commerces vacants de près de 50 % en trois ans !
Il reconnaît aussi 1 050 emplois perdus en un an dans le secteur du commerce dans toute la métropole de Lyon, selon les chiffres du rapport OPALE (Outil de Positionnement et d’Analyse en Ligne des Entreprises) de novembre dernier.
Le maire de Lyon reconnaît aussi une « hausse de 30 % des défaillances d’entreprises constatée par le tribunal des activités économiques de Lyon ».
Ces difficultés lyonnaises dont il ne faut pas pour autant se réjouir pourraient néanmoins se révéler favorables pour le développement du commerce à Vienne qui pourtant souffre, lui aussi conjoncturellement, selon le retour fait par un certain nombre de commerçants de la ville. Mais cette tendance défavorable aux commerces lyonnais limite aussi sans doute les difficultés actuelles à Vienne.
Sur le long terme, un rééquilibrage en faveur du commerce des villes moyennes du pourtour de Lyon, comme Vienne, semble donc bien se dessiner…
Photo-Plusieurs commerces indépendants réputés comme le chausseur Adrien qui n’a pas retrouvé de repreneur sous son enseigne, rue du président Edouard Herriot, ont dû baisser le rideau, dans la Presqu’île lyonnaise.