Des eaux bien marrons avec un fort courant, une plaine du Bouchage dans le Nord-Isère volontairement sous les eaux pour éviter des inondations à Lyon : on n’avait pas vu une telle crue du Rhône depuis une bonne vingtaine d’années !

Heureusement, la décrue du Rhône devrait s’amorcer très lentement à partir de ce vendredi, 15 décembre. Ouf !

Mais l’alerte aura été chaude : Selon la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), la crue de ces derniers jours sur le Rhône ne s’était pas produite depuis 2003…

Actuellement, le débit du fleuve-roi dépasse les 5 000 mètres cubes par seconde à hauteur de Vienne.

Chute de la production d’électricité

Les eaux du fleuve sont grossies à la fois par les pluies qui se sont succédé ces derniers jours, puis par la fonte des neiges sur les massifs des Alpes et du Jura en raison du redoux.

Mais c’est là le paradoxe, plus d’eau, plus de courant ne signifie pas en fait plus d’électricité : le fort débit du Rhône n’est pas synonyme d’une augmentation de la production d’électricité  : au contraire.

Selon la CNR la diminution de production d’électricité sur ses 19 usines hydro-électriques de la frontière suisse à la Méditerranée s’établit autour de 30 %. Un vrai manque à gagner.

Explication : un fort débit entraine une hausse de la hauteur d’eau en aval des ouvrages. De ce fait, la hauteur de chute d’eau entre amont et aval est moins importante et de facto, la production est en baisse, les turbines tournent moins vite.

Qui plus est, du fait du fort courant, dangereux pour la navigation, depuis ce mercredi, la navigation est interdite sur le fleuve qui n’est plus vraiment navigable, en raison de son débit et de sa hauteur.

Les croisiéristes sont à quai, comme à Vienne en attendant de pouvoir repartir…

Photo : au barrage de Reventin-Vaugris