Il n’a pas assez plu. Il ne pleut pas assez. Conséquence : par arrêté du 19 septembre, « au vu du contexte de baisse généralisée du niveau des ressources en eau souterraine », le Préfet de l’Isère a placé notre territoire en niveau de « Crise – niveau 4/4 » pour les eaux souterraines.

Un niveau jamais enregistré

La décision prise par le Préfet fait suite au constat d’un niveau des nappes du secteur des 4 Vallées (lire la liste des communes concernées ci-dessous) historiquement bas puisque la quasi-totalité des points de suivi atteignent un niveau jamais enregistré depuis que le suivi est en place.

Restrictions maximales

Ceci nécessite des restrictions maximales des usages de l’eau (hors eau issue des cuves de récupération des eaux pluviales) :

Interdiction de tout prélèvement d’eau ou usage domestique non sanitaire quel que soit la ressource en eau, souterraine ou superficielle ;
Interdiction de lavage des voitures, sauf dans les stations professionnelles équipées d’un système de recyclage des eaux de minimum 70 % ;
Interdiction de nettoyer les surfaces imperméabilisées : façades, toiture, trottoirs, voirie… (sauf pour les collectivités et les entreprises de nettoyage professionnel avec un impératif sanitaire) ;
Interdiction de remplissage et mise à niveau des piscines à usages privés ;
Interdiction de prélèvement pour les piscines publiques sauf renouvellement, remplissage et vidange partiels 
pour motif sanitaire ;
Interdiction d’arroser les potagers entre 9h et 20h ;
Interdiction d’arrosage des végétaux publics ou privés (pelouses, rond-point, massifs, jardinières, cimetières) ;
Interdiction d’arrosage des parcs et jardins ouverts au public ;
Interdiction d’arrosage des stades et terrains de sport. 
Des restrictions complémentaires s’appliquent pour les usages économiques, selon le lieu de prélèvement et le type de ressource (souterraine ou superficielle).

(*) Les Quatre Vallées en amont de Vienne sont : Artas, Beauvoir-de-Marc, Chonas-l’Amballan, Chuzelles, Les Cotes-d’Arey, Culin, Diemoz, Estrablin, Eyzin-Pinet, Meyrieu-les-Etangs, Meyssies, Moidieu-Detourbe, Reventin-Vaugris, les Roches-de-Condrieu, Royas, St-Clair-du-Rhône, Saint-Prim, St-Sorlin-de-Vienne, Sainte-Anne-sur-Gervonde, Savas-Mepin, Septeme, Serpaize, Seyssuel, Villeneuve-de-Marc, Charantonnay, Chasse-sur-Rhône, Chatonnay, Jardin, Lieudieu, Luzinay, Oytier-st-Oblas, Pont-Evêque, Saint-Georges-d’Espéranche, St-Jean-de-Bournay, St-Just-Chaleysin, Vienne, Villette-de-Vienne.

.
Pourquoi des restrictions d’usage de l’eau alors qu’il a plu récemment ?

Le passage au niveau Crise sécheresse peut paraître paradoxal, compte-tenu des dernières pluies qui sont tombées. 
Néanmoins, la recharge des nappes est influencée par trois facteurs :

– La pluviométrie : lors des pluies intenses type pluies d’orages, l’eau va avoir tendance à ruisseler pour rejoindre les cours d’eau, sans s’infiltrer dans le sol ;
-

La saison : en effet, pour que l’eau s’infiltre jusqu’à une nappe d’eau souterraine, il ne faut pas qu’elle s’évapore parce qu’il fait trop chaud et/ou qu’elle soit absorbée par la végétation (l’automne et l’hiver sont donc les périodes les plus propices)

– Le temps de recharge : qui dépend de la nature du sol, du sous-sol et des relations entre la nappe et la rivière. Ainsi, sur la nappe de la Vésonne dans le secteur de Moidieu-Détourbe, il faut en général attendre 40 jours avant de voir le niveau de la nappe remonter après une période de pluie.

Photo-interdiction de remplissage et mise à niveau des piscines à usages privés…