On sait qu’en matière politique rien n’est jamais joué et qu’il peut y avoir de sérieux retournements de situation. Les abstentionnistes de dimanche dernier peuvent ainsi sortir du bois et changer la donne. C’est ce qu’espèrent les deux représentants du “Printemps isérois” pour le canton de Vienne 1, regroupant toutes les sensibilités de la Gauche et les Ecologistes : Erwann Binet, conseiller départemental sortant et son binôme Elise Hénaux-Varvier.

C’est bien sûr possible, mais à regarder les résultats de dimanche dernier, cela va être difficile.

Les deux candidats du Centre et de la Droite, Martine Faita et Christophe Charles ont en effet engrangé 44,91 % des voix au 1er tour, contre 34,67 % pour le binôme Erwann Binet/Rlise Hénaux-Varvier, soit 10 points d’écart ; et ce, alors que ce canton de Vienne 1 vote traditionnellement à Gauche.

Des résultats à comparer avec le 1er tour du dernier scrutin départemental, en 2015 qui avait vu le binôme RN (Chantal Moussier /Adrien Rubagotti) arriver en tête, Erwann Binet (PS) et son binôme devançant alors de très peu le binôme de Droite composé de Martine Faita, maire de Pont-Evêque qui était alors accompagnée de Levon Sakounts, adjoint au maire de Vienne : 0,2 % d’écart, soit  20 voix : 27,6 % des suffrages pour les premiers, 27,4 % pour les second !

Circonstance aggravante pour le “Printemps isérois”. Cette fois, on aura un duel Gauche/Droite et non pas une triangulaire avec le Rassemblement National, ce qui change beaucoup la donne, le RN ne pouvant cette fois figurer au 2ème tour.

En se présentant comme remplaçant du binôme Martine Faita/Christophe Charles et en étant très présent lors de cette campagne électorale, Thierry Kovacs a cette fois mis tout son poids dans la balance. Ravir à la Gauche ce canton serait pour lui une victoire politique importante à un an environ des futures élections des députés qui suivront la présidentielle en 2022.

Mais on n’en est pas là. Toute la semaine, des deux côtés, dans la perpective de ce duel Gauche/Droite, on a mené activement campagne pour faire pencher la balance.

Canton de Vienne 2

En revanche, le canton de Vienne 2, traditionnellement à Droite, lui, devrait le rester vu le score atteint dès le premier tour par Patrick Curtaud, conseiller départemental sortant en binôme avec Isabelle Dugua, en ballottage favorable, voire très favorable.

Patrick Curtaud/Isabelle Dugua (majorité départementale sortante “Pour l’Isère”) ont ainsi obtenu dimanche dernier 47,37 % des voix, tandis que Paul Raguénès/Myriam Thieulent (Le Printemps isérois) affichaient 30,19 % des voix , soit 17 points d’écart.

Et ce, d’autant qu’avec 22,44 % des suffrages, le binôme RN, Adeline Padowski et Édouard-Louis Robert ne pourra pas jouer les trouble-fêtes car ils ne se sont pas qualifiés, non plus, pour le second tour. Une différence qu’il va être difficile de combler.

Quid de l’ensemble du Département de l’Isère ?

Il restera une inconnue tout-de- même dans ce scrutin : l’Isère dans son ensemble va-t-elle passer en revanche de Droite à Gauche ?

Le premier tour de ces élections départementales a en effet illustré la coupure politique du Département, avec un Nord-Isère à Droite et un Sud-Isère en grande partie à Gauche et Ecologiste autour de la métropole grenobloise.

La liste de Jean-Pierre Barbier a ainsi fait un carton plein en Nord-Isère en arrivant en tête sur 12 cantons (18 dans tout le département) ; tandis qu’à l’inverse, dans 11 des 17 cantons du Sud-Isère, le Printemps isérois (union de la gauche et des écologistes) est devant au premier tour.

Là encore, rien n’est joué définitivement, tant que le dernier bulletin n’a pas été déposé au fond de l’urne. Réponse dans la soirée du dimanche 27 juin.