Il y a quarante-deux ans, en 1981, naissait Jazz à Vienne. Un premier concert l’année précédente organisé in extremis sous chapiteau et réunissant BB King, Muddy Waters et Fats Domino qui avait connu un énorme succès malgré une pluie diluvienne, avait été l’élément déclencheur et donné l’idée du Festival.

C’est une première édition bien timide qui avait vu le jour en 1981, par rapport à la grosse machine bien huilée d’aujourd’hui : cinq soirées seulement. Puis le succès s’est enchaîné avec la venue sur scène d’Ella Fitzgerald et de Ray Charles, et puis en 1984, pour la première fois, de Miles Davis. Le Festival était définitivement lancé…

Pour Thierry Kovacs, président d l’EPIC Jazz à Vienne et maire de Vienne, « ce Festival, c’est une vraie fierté pour notre territoire, mais nous vivons dans un monde où nous oublions trop souvent d’où viennent les choses qui sont là, qui existent ; tandis que certains ont tendance à réécrire l’Histoire ! »

D’où la volonté de rappeler la mémoire des cinq créateurs de Jazz à Vienne fêtés mercredi 28 juin, en prélude au concert d’ouverture de l’édition 2023 du Festival. « Sans eux, ce Festival n’existerait pas », rappelle Thierry Kovacs.

Il s’agit bien sûr de Jean-Paul Boutellier qui créateur d’un club de Jazz à Lyon l’a décentralisé à Vienne et a utilisé ses réseaux pour faire venir les plus grandes stars.

Pour cela il s’était appuyé sur Jean Gueffier, aujourd’hui décédé, « passionné de culture populaire » et adjoint à la Culture du maire de l’époque, Louis Mermaz, et qui était représenté hier par son épouse et son fils ; mais aussi de Pierre Domeyne, membre également de l’équipe municipale d’alors et qui était président de Vienne Action Culturelle.

Deux autres figures du Festival constituent ce « Club des cinq » : Jean-Pierre Vignola qui, comme programmateur accompagne Jean-Paul Boutellier et le Festival depuis ses début ; ainsi qu’un homme de l’ombre, Marc Guyamier qui en tant alors que directeur du théâtre de Vienne « était celui qui a su tous nous réunir et nous mettre en mouvement », tint à rappeler Jean-Paul Boutellier.

Sur chacune des placettes des Jardins du Jazz, le lieu réceptif situé désormais autour du siège de Jazz à Vienne sur la colline de Pipet, chacun de ses initiateurs du Festival a donc désormais sa plaque dessinée par un autre historique du Festival, le dessinateur François Robin qui, chaque année immortalise, lui aussi les grands pages du Festival viennois, au pied de la scène.

Le présent ne peut que croître et prospérer que s’il prolonge ses racines dans le passé. C’est fait désormais : Jazz à Vienne peut continuer à regarder sereinement son avenir….