On l’avait découvert en 2012, il y a dix ans, à Jazz à Vienne : le choc. Depuis, il est devenu l’un des rares monstres sacré du jazz, connu et célébré bien au-delà du monde des notes bleues. Et il est déjà revenu à plusieurs reprises au Festival où non seulement il a son rond de serviette, mais aussi une cuvée de Côte-Rôtie et de Condrieu à son nom,… depuis cette année !

Il l’a fait déguster hier lundi 4 juillet à Cybèle sous l’œil des caméras avec le mélange de sérieux et d’ironie qui le caractérise.

Rien d’étonnant donc si 5 000 festivaliers avaient fait le déplacement lundi 4 juillet au théâtre antique, pas pour déguster les deux cuvées Greg Porter dont il n’existe que 400 bouteilles, mais pour ouïr sa voix de velours, empreinte à la fois de suavité et de profondeur, avec une pointe d’ironie canaille. Mais, par dessus tout, mélodieuse avec un timbre à faire fondre les plus endurcis et apte à provoquer l’émotion caractéristique de toutes les musiques, il est vrai, mais plus encore de la musique de Jazz.

Lundi le chanteur californien était présent en petite formation sur la scène du théâtre antique, c’est-à -dire en quintet. Il était entouré de quelques fidèles, tels Chip Crawford au piano, Ondrej Pivec à l’orgue ; un Tivon Pennicott particulièrement inspiré au saxophone et Emmanuel Harrold aux drums.

De solides musiciens qui l’on accompagné dans un concert au cours duquel il a surtout joué les crooners, seul regret de la soirée ; on aurait aimé également plus de morceaux un peu plus enlevés…

En première partie, les gradins avaient été chauffés à bloc par huit musiciens venus des Antilles, le “Big in Jazz Collective” jouant le jazz dans le style Caraïbe, mais en y ajoutant beaucoup de tendances actuelles.

Ils s’employèrent sans difficulté et avec maestria à chauffer le théâtre antique, recherchant l’efficacité d’un rythme échevélé, au détriment sans doute de solos moins nombreux qu’on aurait pu le souhaiter car tous se révélérent d’excellent musicien, notamment Jowee Moici au sax et Ludovic Louis à la trompette qui ne donnèrent qu’un échantillon pourtant brillant de leurs talents respectifs…

Mais debout et dansant, le public n’en demandait pas tant…