Ibrahim Maalouf a débuté à Vienne la longue tournée qui va le mener cet été sur de nombreuses scènes de France et de Navarre…

C’était la première fois depuis plus d’un an qu’il renouait avec la scène. D’où l’émotion qu’il a partagé avec le public pour les deux soirées qui dimanche 27 et lundi 28 juin qui se sont déroulées à guichets fermés, soit 3 700 spectateurs à chaque épisode.

A chaque fois, dialoguant beaucoup, il a su mettre le feu au théâtre antique, marquant, après les soirées africaine, puis brésilienne, le véritable démarrage du Festival dans sa version Jazz, fut-elle pour notre bonheur, fortement métissée.

Cet habitué de Jazz à Vienne dont il a sillonné toutes les scènes, de Cybèle, au Club de Minuit, en passant bien sûr par le théâtre antique a débarqué sur scène avec une armada de musiciens dont deux d’origine cubaine, beaucoup de cuivres et de percussions : treize au total.

Ce fut donc un Ibrahim Maalouf version Caraïbe que l’on entendit à deux reprises.

Il s’agissait pour lui, Libanais exilé en France de renouer avec la part latine de sa famille dont une partie a émigré à Cuba. “Toute mon enfance a été bercé de rythmes latins”, a-t-il avoué, dédiant une de ses chansons à l’une de ses sœurs, Maeva.

L’autre clou du concert fut, sans aucun doute, la reprise d’une composition écrite il y a 20 ans en hommage à son pays natal  le Liban, Beirut, actuellement dans la tourmente. Bouleversant par sa profondeur et sa gravité.

Rythmes, émotions partagées, longues envolées lyriques de trompette vers le ciel, public chaloup sur les gradins, Ibrahim Maalouf a voulu que ce premier concert de reprise, soit “climax”, bref atteigne d’entrée une apogée certaine. Ce fut le cas…

Il est vrai que l’heure par ailleurs ne pouvait être que festive. Comme le Festival qui a connu avec ces deux concerts, son véritable coup d’envoi, il a fêté ses quarante ans, sur scène…