Bien jeunes pour être jugés et de facto condamnés ! Et pourtant : deux mineurs de …14 et 15 ans ont comparu mercredi 16 août au tribunal pour enfants de Vienne lors d’une audience où était évoquée leur participation avérée aux lourdes émeutes qui ont marqué notre pays en juin dernier.

Le justice a eu la main lourde à cet égard puisque l’adolescent le plus impliqué (14 ans !) a écopé de deux ans d’emprisonnement dont un an ferme. Il a été incarcéré immédiatement après l’audience.

Il était notamment jugé pour avoir mis le feu au poste de police municipal de Villefontaine dans la soirée du 29 juin dernier.

Mais ce n’est pas tout ! La justice lui reproche également d’avoir dégradé le centre culturel Simone Signorert, mais encore, la nuit suivante, de s’être également attaqué à une agence bancaire.

D’où les nombreux chefs d’inculpation dont il était l’objet : « dégradation de biens publics en réunion, dégradation de biens privés en réunion et participation à un groupement en vue de commettre des violences et des dégradations… »

« A sa sortie de prison, il sera suivi par la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) pendant deux ans. Il aura diverses obligations (notamment celle d’effectuer un stage de citoyenneté) et interdictions.  Il aura notamment interdiction de paraître à Villefontaine », précise Audrey Quey, procureure à Vienne.

Le mineur de 15 ans, le moins impliqué, qui avait immédiatement reconnu les faits, a quant à lui été condamné à un an d’emprisonnement entièrement assorti d’un sursis probatoire avec les mêmes obligations et interdictions.

« Il échappe à la prison mais intégrera quant à lui un centre éducatif fermé. Il a lui aussi interdiction de paraître à Villefontaine », ajoute la procureure de Vienne.

Il était jugé pour avoir lui aussi participé à la dégradation du centre culturel et de l’agence bancaire  et autres dégradations diverses, par ailleurs ; mais pas l’incendie du poste de police de Villefontaine.

« Ces deux jeunes n’avaient jamais été condamnés », ajoute Audrey Quey qui précise : « que la détention provisoire est juridiquement impossible pour les mineurs de moins de 16 ans. »

Le profil de ces deux jeunes confirme le très jeune âge d’une bonne part des émeutiers de juin dernier, ce qui ne peut qu’interroger.

Photo-Le poste de police municipal de Villefontaine avait été incendié par les émeutiers le 29 juin.