« Condamné à de multiples reprises, le conducteur encourt sous les qualifications retenues, la réclusion criminelle à perpétuité. » Tel est le constat d’Audrey Quey, Procureure de la République à Vienne qui s’est saisie du dossier du dramatique refus d’obtempérer d’un automobiliste qui a renversé et blessé grièvement le n°3 du commissariat de Vienne, un commandant de police de 53 ans. Ce même parquet de Vienne s’est par ailleurs dessaisi du dossier, aujourd’hui au profit du pôle criminel du parquet de Grenoble « en vue de l’ouverture d’une information judiciaire ».

Dans un communiqué, Audrey Quey , procureure à Vienne, est revenue sur les faits avec une grande précision.

Le conducteur responsable de ce refus d’obtempérer à un contrôle de police mis en place au rond-point de la Laïcité, le long des berges du Rhône à Vienne Sud, roulait à bord d’une Renault Clio.

Sommé de s’arrêter à l’entrée sud du rond-point, le conducteur « a sciemment poursuivi sa route à vive allure pour quitter le rond-point par sa sortie nord. »

C’est alors que la voiture a violemment percuté le commandant de police positionné sur la voie de circulation, à proximité du trottoir.

Le fonctionnaire de police a alors « été projeté sur le capot, puis sur le pare-brise du véhicule, avant de retomber sur la chaussée environ 20 mètres en amont du point d’impact ».

Le véhicule a poursuivi sa course, mais pas longtemps, « avant de s’arrêter quelques centaines de mètres plus loin, immobilisé au travers de la route, les quatre occupants prenant alors la fuite. »

Lourds chefs d’inculpation pour le conducteur, un Viennois

Quel est ce conducteur délinquant. « C’est un homme de 34 ans, habitant Vienne et compagnon de la propriétaire de la voiture. »

Avec tous les éléments laissés sur place, il a été identifié rapidement et interpellé.

Il a aussitôt été placé en garde-à-vue avec les chefs d’inculpation « de tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique, refus d’obtempérer aggravé par la mise en danger de la vie d’autrui, conduite sous l’empire d’un état alcoolique (0,80 mg/l) et après avoir fait usage de cannabis. Mais ce n’est pas tout : s’y ajoutent le défaut de permis de conduire et un défaut d’assurance !

Il a reconnu explique Audrey Quey « le refus d’obtempérer, ainsi que les autres infractions routières, mais affirmait ne pas avoir eu l’intention de percuter le policier, prétendant n’avoir pu l’éviter. »

Deux autres passagers également inculpés

Deux des trois autres passagers étaient également placés en garde à vue, notamment du chef d’inculpation de non-assistance à personne en danger.

Un enfant de quatre ans

A savoir que se trouvait dans la voiture un enfant de… 4 ans, en l’occurrence, le troisième passager qui était le fils du conducteur…

Quelles nouvelles à ce jour du commandant de police renversé ? « Gravement blessé, il souffre de multiples fractures, un certificat médical faisant état d’une incapacité totale de travail supérieur à 45 jours. »

Le conducteur a été présenté ce vendredi 26 mai dans l’après-midi à un juge d’instruction grenoblois. Les deux passagers majeurs ont été quant à eux remis en liberté « dans l’attente d’une éventuelle convocation ultérieure par le juge, avec le chef d’inculpation de non assistance à personne en danger. »

Tel est donc le déroulé précis des faits qui ont fortement marqué et suscité une très forte émotion au commissariat de Vienne et dans l’ensemble de la ville, blessant grièvement un fonctionnaire de police dans l’exercice de ses fonctions et susceptible d’amener le chauffard délinquant derrière les barreaux pour le restant de ses jours.