Le projet a pour le moins été compliqué à mettre en place, près de cinq ans et encore, il faudra attendre 2023 pour les voir fonctionner, mais c’est parti : deux micro-turbines vont pouvoir être installées le long de la Gère à Vienne. De quoi fournir à peu près l’équivalent de la consommation des 4 700 lampadaires d’éclairage public de la Ville, le tout pour 1,5 million d’euros.

“Il a fallu avoir la foi chevillée au corps pour arriver au bout de ce dossier !” C’est ce qu’explique Thierry Kovacs, maire de Vienne en décrivant le complexe cheminement du dossier qu’il a engagé en 2015 et qui vise à installer deux micro-turbines hydrauliques sur le lit de la Gère, très précisément au niveau du seuil “Béal” (à côté de l’usine éponyme) poutr l’une et du seuil “Dyant” (idem) pour l’autre.

Entre les fouilles archéologiques dont on devrait connaître les résultats en mars, puis la politique gouvernementale qui visait à supprimer les seuils dans les rivières pour leur redonner leur physionomie d’hier, il a fallu en effet des dizaines de réunions avec les services de l’Etat pour arriver au bout de ce projet qui, pourtant sur le papier n’apparaît pas si complexe, même s’il a fallu aussi ménager dans l’opération l’importante richesse piscicole de la Gère, foisonnante à cet égard, et bien connue des pêcheurs viennois et d’au-delà.

Outre la création de ces deux turbines sous la forme dans les deux cas, d’un petit bâtiment nécessitant un permis de construire, la passe à poisson du seuil Dyant sera rénovée ; tandis qu’une autre passe qui n’existait pas sera crée à hauteur du seuil Béal, permettant à la faune de mieux remonter la rivière.

Dans le cadre de ce projet, trois autres seuils seront par ailleurs arasés à la demande de l’Etat : le seuil de Resdikian, celui “du Pont de la Déviation” et enfin le seuil de la Confluence avec le Rhône, ce qui a là encore pour objectif de favoriser la faune piscicole.

Finalement, les vents administratifs contraires ont pu être vaincus : le dossier entre dans sa phase finale.

L’enquête d’utilité publique, avec comme juge enquêteur Mauricette Rabatel, va en effet être lancée à partir du lundi 11 janvier 2021 ; et ce, pour une durée de 16 jours . Vous pouvez vous-même y participer sur le site dédié (http://enquete.vienne.fr/dae.pdf) : ou en mairie de Vienne où vous pourrez consulter le dossier papier de…571 pages !

Sur le plan pour de la lutte contre le changement climatique, ce projet récèle le grand avantage de produire 780 Mwh/an d’électricité ; soit un peu plus de la consommation des 4 700 lampadaires qui éclairent la Ville de Vienne lorsqu’ils seront tous équipés de Lampes LEDs, lesquelles permettent d’économiser près de 70 % de l’électricité. Ce sera fait à la fin du mandat.

Pour ne pas déranger les poissons à l’époque de la période de fraie, les travaux ne pourront commencer qu’en octobre 2021, pour se terminer en janvier 2023, date prévue de raccordement des micro-turbines au réseau électrique.

La ville n’aura plus alors à dépenser chaque année 400 000 euros d’électricité, fournissant à la place une énergie durable.

Des turbines qui pourront par ailleurs servir d’exemple aux enfants. Située près de l’école Lafayette, l’une des deux turbines sera aménagée pour pouvoir aussi servir de démonstration pédagogique aux enfants.

Coût de l’ensemble : 1,48 million d’euros dont 1,2 million d’euros pour l’installation des deux micro-turbines, le reste étant constitué par les travaux annexes d’arasement des seuils. Près de la moitié de cette somme devrait être constituée de subventions de l’Etat : 602 500 euros au titre du plan de relance et 139 000 euros émanant de l’Agence de l’eau.

Photo-Un des seuils de la Gère qui sera aménagé ; croquis d’une micro-turbine du type de celles qui seront installées dans le lit de l’affluent du Rhône.