Tous ceux qui le connaissent ou l’ont connu ont appris la nouvelle avec une peine profonde : Patrice Aouissi, vient de décéder à 57 ans. L’ancien champion d’Europe professionnel des lourds-légers a été victime d’un AVC alors qu’il était atteint d’un cancer généralisé. Tous les Viennois le connaissent car après le sport il s’était reconverti dans la police municipal, comme ASVP, où il faisait régner un ordre bienveillant.

Champion de France amateur des mi-lourds, en 1990, avant d’être huitième de finaliste (en -81 kg) des Jeux Olympiques de 1992 à Barcelone, médaillé d’or des Jeux méditerranéens puis membre de la fameuse team du PSG Boxe, champion de France et d’Europe professionnel des lourds-légers, challenger mondial : le cursus sportif de ce Viennois est long.

Comme le raconte la Fédération Française de Boxe dans un hommage qu’elle lui rend : « Né dans la cité des Gones, il avait passé sa jeunesse en Algérie, élevé par son père loin de sa mère. Il avait commencé à s’adonner à la boxe à Lacalle, alors qu’il était déjà lycéen, sous la houlette de Chérif Bourouisse. C’était l’aboutissement du rêve d’un gamin qui avait pour idole Mohammed Ali et que son paternel réveillait au cœur de la nuit pour regarder, dans la petite lucarne, les grands duels qui se tenaient outre-Atlantique. »

Après avoir été champion d’Algérie amateur et militaire, Patrice Aouissi revint en France, en 1988, pour revoir sa maman qui vivait à Vienne.

C’est là qu’il déroche le titre national, dans l’Hexagone, cette fois, en 1990, et fut repéré par René Acquaviva, entraîneur de l’équipe de France.

« J’avais la chance d’avoir une bonne droite, souriait Patrice Aouissi, ce qui m’a aidé à gagner quelques combats », rappelle l’hommage de la FFB.
A l’heure, de la reconversion, en 2000, Patrice Aouissi, qui transmettait son savoir en entraînant au sein du club de Pont-Évêque, monta une société de gardiennage qu’il fut contraint de fermer au bout de trois ans ; et ce, avant d’être recruté, en 2007, comme policier municipal ASVP par la ville de Vienne.

C’est souvent dans le cadre de ces fonctions que les Viennois le connaissaient, reconnaissant de loin sa haute silhouette d’ancien boxeur.

Et ne manquaient pas de venir saluer ce policier municipal dont la fermeté due à la fonction n’empêchait pas d’exprimer une chaleur humaine et une bienveillance omniprésentes.

Vivre-Vienne présente ses condoléances émues et attristées à la famille de Patrice Aouissi et à ses proches.
Photo FFB