Gilles Devers, avocat au barreau de Lyon, choisi par la famille de la victime

« Non, les faits tels qu’ils se sont déroulés ne correspondent pas à la thèse défendue par le parquet. En m’appuyant sur une quinzaine de témoignages, j’ai pu reconstituer une version très différente que celle décrite lors de la conférence de presse …»

Gilles Devers, l’avocat lyonnais choisi par la famille du jeune de 19 ans, happé par un TER, mardi alors qu’il était poursuivi par des policiers municipaux, s’inscrit en faux contre la première version publique des faits.

Dans la version qu’il défend et qu’il décrira demain samedi plus longuement après avoir entendu de nouveaux témoignages, on voit le jeune au volant de son quad, stoppé, verbalisé et menacé de voir le quad partir à la fourrière, ce qui serait à l’origine du concours de circonstances menant au drame.

Dans cette version de l’avocat lyonnais, il serait revenu rapidement en voiture avec deux de ses amis pour proposer aux policiers municipaux de ramener le quad dans le coffre, et ce afin d’éviter l’envoi à la fourrière ; ce serait alors que la situation aurait dégénéré ; avec intervention d’une deuxième équipe de policiers municipaux et menace d’arrestation. On arriverait alors à la fuite du jeune-homme sur les rails, puis au drame, le jeune courant sur la voie étant alors happé par un TER.

Une version dans laquelle le quad aurait par ailleurs été dégradé, « les pneus lacérés », précise Gilles Devers.

« J’ai de nombreux témoins oculaires de l’ensemble de cette version », assure l’avocat.

Ce qui, explique-t-il « va m’amener au nom de la famille à déposer deux plaintes : l’une auprès du Procureur de la République de Vienne, pour demander une information judiciaire ; et une autre auprès du tribunal administratif, à l’encontre de la mairie de Vienne dont les policiers municipaux ont outrepassé leurs droits. Ils n’avaient pas droit d’arrêter le jeune-homme.  »

Voilà des propos qui ne vont pas manquer de relancer frontalement la polémique. On devrait savoir assez rapidement quelle thèse s’avère la bonne, le Procureur ayant en sa possession, les bandes des conversations des policiers municipaux, ainsi que celles des caméras de vidéo-protection, sans compter les témoignages recueillis par les enquêteurs du commissariat de Vienne chargés de l’enquête visant à établir les circonstances de la mort du jeune-homme du quartier de l’Isle.

Une autre polémique naissante hier est cependant close. La famille a bien pu récupérer le corps de la victime hier, dans la journée ; ce qui va lui permettre de préparer les funérailles.