C’est un paradoxe désormais qui saute aux yeux.

On a atteint ces derniers jours en France un nombre record de personnes contaminées : 3 776 cas supplémentaires, le 19 août dans tout l’Hexagone, 4 771 le 21 août, du jamais vu depuis le 14 avril.

Certes, ce sont la région parisienne et les Bouches du Rhône qui forment les plus fortes cohortes de patients contaminés, mais la région Auvergne-Rhône-Alpes est aussi concernée par cette croissance des contaminations qui inquiète les Autorités sanitaires à dix jours de la rentrée.

Mais lorsque l’on regarde les statistiques en matière d’hospitalisation et de réanimation pour les cas critiques, on ne retrouve pas une telle tendance.

Même s’il ralentit au niveau d’Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre d’hospitalisation continue à décroître légèrement et il ne reste pratiquement plus de patients en réanimation, ou plutôt très peu.

Il y avait “seulement” 253 patients encore hospitalisés dans la région au cours des dernières 24 heures (- 4), bien loin des 3 000 enregistrées au plus fort de la première vague et “que” 19 patients en réanimation (-1) contre contre plus de 700 au plus fort de la crise.

Comment expliquer ce paradoxe ?

Va-t-il d’abord falloir attendre quelques semaines pour voir ces courbes malheureusement remonter, du fait du temps d’incubation ? Possible, mais pas certain.

D’autres explications peuvent être avancées.

Les patients concernés par la contamination , désormais testés en grand nombre (700 000 tests actuellement en France par semaine), sont souvent très jeunes et pour une bonne part sont asymptomatiques.

L’autre explication récemment mis aussi en avant (cf le Journal les Echos du 21 août) est aussi que selon trois études, dont une dans la revue scientifique Cell, est que le Covid-19 aurait subi une mutation génétique le rendant à la fois plus contagieux,tout en lui faisant perdre de la virulence. Mais il ne s’agit encore pour l’heure que d’une hypothèse, certes de plus en plus étayée.

Dernière explication : les médecins connaissent de mieux en mieux le virus et savent de mieux en mieux le soigner, grâce à de meilleurs protocoles, de meilleurs traitements. Ils ont beaucoup appris en six mois.

Ceci dit, on a appris avec ce virus à faire preuve d’humilité face à une situation rarement prévisible. Il convient donc, à dix jours de la rentrée à rester encore très prudents et plus que jamais de mettre en œuvre les gestes barrières.

Illustration : le niveau des hospitalisations et réanimations en Auvergne-Rhône-Alpes depuis le début de l’épidémie, source, Covinfo