C’est un récent article du Dauphiné Libéré, confirmant le fait que la moitié des radars de l’Isère sont actuellement dégradés (incendiés, bâchés, peints…) et un certain nombre de réactions ravies de cette situation qui l’ont fait sortir de ses gonds.

Ainsi, le préfet de l’Isère, Lionel Beffre, « dénonce le caractère inadmissible de ces propos, qui démontrent une méconnaissance de la réalité et un mépris pour les nombreuses victimes de la route. »

Il rappelle que « 28 personnes sont décédées sur la route en Isère depuis le 1er janvier et que 227 personnes ont été blessées en Isère, ce qui représente une augmentation respective de 56 % et de 11 % par rapport à la même période en 2018. La vitesse a été identifiée comme la cause principale dans 28 % de ces situations. »

Pour lui, « parce qu’elle participe à diffuser un sentiment d’impunité sur la route, la dégradation, y compris par masquage, des radars et ceux qui les commettent sont directement responsables de l’augmentation du nombre de morts et de blessés graves sur la route : chacun doit prendre conscience de ses responsabilités sur ce sujet, dont n’importe lequel d’entre nous peut être victime. »

Et le représentant de l’Etat d’insister sur l’utilité des radars : « Depuis l’installation des radars, les conducteurs ont réduit leur vitesse moyenne de 11 km/h et on constate une baisse moyenne des accidents mortels à proximité des radars de 66 %. Entre 2003 et 2012, les radars ont permis de sauver 23 000 vies. »

Pour lui, l’argument budgétaire est un faux argument : « Avancer l’argument que ceux-ci aient uniquement vocation à créer une recette fiscale pour l’État, c’est se dissimuler derrière une illusion destinée à rendre présentables des actions inacceptables. »

Contrôles accrus

A cet égard, il précise : « S’agissant du produit des amendes, il faut rappeler que la majeure partie des amendes radars (91,2 %, soit 924 millions d’euros en 2017) est consacrée à la lutte contre l’insécurité routière, notamment à travers l’amélioration du réseau routier. Au total, l’État a mobilisé en 2017 plus de 3,7 milliards d’euros pour la politique de sécurité routière alors que le coût total des accidents corporels survenus cette même année a été estimé à 39,7 milliards d’euros. »

Conséquence de tout cet argumentaire, il a demandé à ce que : « d’importantes opérations de contrôles coordonnés, assurés par les forces de police et de gendarmerie se déroulent dans les jours à venir. »

Pour conclure, le préfet rappelle que « les personnes qui se rendent coupables de la destruction, de la dégradation ou de la détérioration d’un radar risquent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. »