Ce sont les toutes dernières fouilles opérées depuis six semaines dans le cadre d’un chantier école, place Jouvenet, de l’Université Lyon 2 sur le site qui abritait la vaste église d’un couvent de moniales. Désormais la question se pose : Que va-t-il devenir ?

Le cloître tout proche est en passe de devenir un ensemble immobilier : « Le couvent des Dames nobles ». On y entre par la Cour de l’ambulance dont la porte est classée aux Monuments Historiques depuis 1924.

Mais l’église qui est contiguë à ce cloître, partie prenante d’un couvent dédié aux moniales durant de longs siècles et située au fond de la place Jouvenet à quelques centaines de mètres du théâtre antique, non loin de l’église Saint-André-le-Haut, est, elle ,bien cachée et peu connue des Viennois.

On peut en réalité apercevoir de plus près depuis six semaines l’église de l’ancien couvent des Bénédictines : elle est le cadre d’ultimes fouilles archéologiques, sous l’égide de l’Université Lyon 2.

L’intérêt de ce site historique (tout l’îlot est inscrit aux Monuments Historique) est de cumuler par strates successives toutes les époques de l’Histoire de Vienne, de l’époque romaine au haut Moyen-Age, avec ce qui reste de l’église romane datant du 11ème siècle, devenue ensuite église gothique ; et ce, jusqu’au 18ème siècle, les moniales ayant été ensuite chassées de leur couvent lors de la Révolution Française.

Depuis donc un mois et demi, une dizaine d’archéologues, dans le cadre d’un chantier école de l’Université Lyon 2, accompagnés par deux anthropologues, se relaient au sein de ce site archéologique dont les fouilles sont menées sous la responsabilité de trois co-directrices, Anne Baud de l’Université Lyon 2, Anne Flammin du CNRS à Lyon et Monique Zannettacchi, archéologue désormais bénévole : cette professionnelle qui travaillait pour le service archéologique de la Ville est désormais à la retraite, mais la passion de l’archéologie la tenaille toujours.

400 sépultures

Ces six semaines ont permis de confirmer et d’approfondir ce qui l’on avait déjà : le site compte un nombre étonnant de sépultures de moniales à l’époque médiévale : près de 400 !

L’équipe actuellement à l’œuvre a également la confirmation que sous l’ancienne église passaient deux aqueducs romains dont subsistent des éléments : ils étaient alimentés par la nappe phréatique de Gemens.

« Nous avons désormais une vision cohérente de ce site », se félicite Anne Baud.

Vendredi 17 octobre, les fouilles seront définitivement terminées.

Un rapport sera établi par les trois co-directrices.

A partir de ce rapport se posera la question de savoir ce que deviendra ce site qui fut jusqu’en dans les année 1990 un immeuble de logements recouvert d’un enduit blanc ?

Quel avenir pour ce site ?

Rappelons que Louis Mermaz, lorsqu’il était maire de Vienne avait voulu y installer en son sein une médiathèque. Un projet contrarié par le maire suivant, Jacques Remiller qui a installé ladite Médiathèque à l’Espace Saint-Germain.

Les archéologues verraient bien eux ce site transformé en un petit musée où l’on mettrait en lumière ce lieu qui raconte toute l’Histoire de Vienne et tous les objets que l’on y a découvert au fil des fouilles qui ont débuté par épisodes sur ce site dès 1998, à l’instar par exemple d’une crosse d’abesse, d’un penditif en os du 11ème siècle, d’un décor mural, etc..

Mais il faudra auparavant consolider l’édifice, fragile.

Il faut savoir que l’ancien cloître a été conservé comme jardin dans le cadre de l’opération immobilière en cours, du couvent dit « des Dames Nobles » contigu sur lequel donnait une des portes de l’ancienne église en fouilles. Une fois les travaux terminés, ce cloître sera visitable.

Il est sûr en tout cas que l’avenir cette église de l’ancien couvent des Bénédictines sera assurément un choix politique.

Certainement pas pour la prochaine mandature, mais peut-être la suivante… Si c’est le cas, Vienne pourrait s’enrichir à cette occasion d’un nouveau legs à la vue de tous de sa riche Histoire.

Immobilier- 26 appartements livrés en fin d’année près du centre de Vienne : « Le Couvent des Dames nobles »