Si aujourd’hui, en ce jeudi 18 septembre, dans le cadre de la journée d’action nationale intersyndicale, on n’a pas retrouvé à Vienne les foules qui défilaient lors des manifestations contre la réforme des retraites de 2023, les manifestants étaient assurément beaucoup plus nombreux que lors de la journée « Bloquons tout ».

Le mardi 10 septembre, ils étaient 250 à défiler, cette fois, en ce jeudi 18 septembre, ils étaient près de 800.

Pas de manifestation cette fois dans le centre-ville comme c’est souvent le cas dans les cortèges viennois : en revanche, le parcours du défilé s’est révélé le même que celui du 10 septembre.

Partant de la station des bus située près de Champ-de-Mars, les manifestants ont descendu le cours Brillier jusqu’au Rhône, avant de longer le fleuve par la voie express. Ils sont restés prés d’une heure et demi sur le rond-point de la place Saint-Louis, bloquant à la fois la circulation Nord-Sud, mais aussi Ouest-Est. Ce qui provoqua, on s’en doute, d’importants bouchons et ce, une bonne part de la matinée si l’on prend en compte les blocages routiers  le temps du défilé lui-même.

Contrairement à la journée « Bloquons tout », tout le spectre syndical était cette fois présent, chaque syndicat arborant ses signes distinctifs et drapeaux.

C’est ainsi la CFDT qui était en tête de cortège, suivie de la CGT, la plus active côté slogans et animation musicale fort sonore. On pouvait également reconnaître dans le cortège la CFE-CGC (cadres), la CFTC, la FSU (enseignants), Solidaires, ainsi qu’un comité émanant du lycée Ella Fitzgerald, «les lycéens engagés ».

Tous ont pris la parole au rond-point de la place Saint-Louis, Chaque syndicat faisant part de ses propres revendications, mais aussi de la plate-forme commune qui les rassemble permettant à l’intersyndicale viennoise de se réunir fréquemment, résultante notamment des nombreuses manifestations contre la réforme des retraites.

Parmi ces revendications communes, la justice fiscale. « Il faut un vraie justice fiscale à travers la taxation des patrimoines : il faut répondre au ras-le-bol social qui est énorme », lança la représentante de la CGT.

« Il est inacceptable que les sacrifices ne soient demandés qu’au monde du travail », renchérit le représentant de la CFDT, ciblant notamment « les hauts patrimoines et les aides aux entreprises. »

Le représentant viennois des cadres de la CFE-CGC insista lui aussi pour qu’existe « un contrôle des aides aux entreprises », demandant « un dispositif contraignant de la distribution de la valeur dans les entreprises, avec un tiers pour les salariés, un tiers pour les dividendes et un tiers pour l’investissement. »

Quant au représentant de la FSU, du SNES-FSU de l’Isère, fustigeant le manque grandissant d’attractivité du métier d’enseignant, il dénonça le fait que « 75 % des établissements connaissent un manque de personnel ».

Le porte-parole de la CFTC quant à lui s’opposa « aux 44 milliards d’économies prônés par François Bayrou : nous refusons que nos enfants héritent de la facture de la dette… »

Enfin, les » lycéens engagés d’Ella Fitzgerald terminèrent leur prise de parole par un » lycéens en colère, jeunesse debout ! »

Au final, une manifestation qui se déroula dans le calme, ne donnant lieu à aucun débordement.