Edito
Régulièrement, vivre-vienne vous fait part des problèmes rencontrés sur différents ponts au Sud de Lyon. qui sont en mauvais état et présentent des risques
Ne parlons pas de celui de Pierre-Bénite, en l’occurrence un viaduc autoroutier qui a amené la fermeture complète de l’A 7 pendant le …« pont » du 1er mai ; mais de celui de Condrieu qui a été récemment fermé trois jours à la circulation automobile ; voire encore celui de Vernaison dont les travaux sont, apprend-t-on, programmés, au 2ème trimestre 2026.
Pourquoi tous ces problèmes ? Surtout pourquoi tous ensemble maintenant, alors qu’on n’en parlait pas du tout auparavant ?
D’après une récente enquête du journal « Le Monde », la raison principale prend racine dans la décision de l’Etat dans un souci de décentralisation et pour des raisons d’économies de transférer la gestion des ponts du ministère de l’Equipement aux collectivités locales.
Plus les moyens d’assurer l’entretien des ponts
Au bilan explique notre confrère (« l’entretien des ponts, un casse-tête financier, « Le Monde » du dimanche4/lundi 5 mai), en se délestant de ses pont, l’Etat a transmis la patate chaude de leur entretien et de leurs réparations, voire de leur reconstruction à des collectivités qui n’ont pas, n’ont plus les moyens de les assurer.
Sur 630 000 ponts communaux recensés en France, 25 % ont leur structures en mauvais état ou fragilisés, nécessitant des travaux d’urgence !
Ainsi, il faudrait entre 130 à 140 millions d’euros par an sur vingt ans pour la remise en état de ce patrimoine selon une étude du Sénat.
Or, le gouvernement a débloqué pour ce faire une maigre enveloppe de…50 millions d’euros en 2023 pour accompagner les collectivités locales. Et beaucoup craignent qu’avec le tour de vis budgétaire qui s’annonce, cette enveloppe diminue encore !
« Il faudrait un plan Marshall »
« Le plan pour les ponts n’est pas à la hauteur des enjeux et des besoins. Ce qu’il faudrait c’est un Plan Marshall qui aide aujourd’hui les collectivités locales aujourd’hui dépassées », constate Sébastien Gouttebel, vice-président de l’Association des maires ruraux de France, cité par le Monde.
Bref, les ponts ont été les grands oubliés de la politique avant qu’ils ne se rappellent à nous.
En Italie, le dramatique effondrement du viaduc Morandi à Gênes, en 2018 avait provoqué un électrochoc.
Et le Monde à cet égard, de citer un sénateur de la Vienne qui lance, « un jour on aura des morts et on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas… »
Photo : pont de Condrieu