A partir d’une délibération concernant une opération immobilière rues Marchande et Teste du Bailler avec Epora, l’établissement public foncier qui intervient pour la Ville Vienne, les échanges ont vite débordé hier lundi 20 octobre lors de la séance du conseil municipal. Entre majorité et opposition, on a évoqué les taux de vacances des commerces rue Marchande en particulier et à Vienne en général et la création de nouveaux commerces. Au cœur du sujet, une demande d’installation d’un data-center rue Marchande refusée par la mairie qui a préféré préempter le local…

Tout a débuté avec une délibération visant, via Epora pour le compte de la Ville de Vienne, à préempter l’achat de deux locaux commerçiaux en rez-de-chaussée, l’un 38/40 rue Marchande, l’autre au n°13 de la rue Teste du Bailler. Coût de l’opération : 120 000 euros.

 

Après réhabilitation des locaux pour les rendre à nouveau attrayants, Epora assurera le portage financier de ces locaux pendant dix ans, en espérant les céder le plus rapidement possible via un bail à un ou deux commerçants désireux de développer leur business.

L’objectif précisait la délibération proposée aux élus « est de contribuer à faciliter l’installation de commerçants et de pérenniser l’exploitation de locaux commerciaux vacants. »

« L’avantage de l’opération est sa souplesse, souligna Thierry Kovacs, maire de Vienne puisque l’on pourra, soit louer séparément chacun des deux commerces, soit les regrouper pour en faire un seul et grand plateau, en fonction de la demande ».

C’est à ce stade que Jean-François Merle, s’étonna, au nom de l’opposition que la ville ait préféré préempter ces deux locaux plutôt que de les louer à un magasin informatique qui avait effectué une demande de location.

Ce à quoi Thierry Kovacs rétorqua qu’il s’agissait en l’occurrence non pas d’un magasin de vente de produits informatiques, mais clairement de la création d’un data-center.

« Nous avons refusé, car il ne s’agissait pas d’un commerce, mais d’un empilement d’ordinateurs, sans flux commercial, de surcroît dangereux car présentant des risques d’incendie avec également du bruit pour opérer le refroidissement des machines », expliqua le 1er magistrat viennois.

« Ça fait des dizaines d’années… »

On assista alors à la mise en cause de la politique commerciale de la majorité. Pour « Erwann Binet, le leader de l’opposition municipale, « ça fait des dizaines d’années qu’on attend une relance commerciale rue Marchande et que l’on ne voit rien venir. A ce rythme, il va falloir que la Ville prenne possession de 60 % des cellules commerciales de la rue ! ».

De son côté, le conseiller d’opposition Damien Prost-Romand,  s’étonna de la décision de la majorité : « il existe des lois pour l’installation d’un tel data-center, il y aurait eu des contrôles, ce serait donc sécurisé : vous auriez pu de surcroît exiger un certain nombre de précautions ! »

Ce à quoi répliqua Thierry Kovacs : « ce que nous voulons rue Marchande, ce sont de vrais commerces qui créent du flux, pas des vitrines opaques : nous croyons à l’animation de cette rue … »

Et d’assurer via des statistiques pour répondre à Erwann Binet : » depuis 2017, nous avons créé à Vienne en solde net, un total de 82 nouveaux commerces dont 2 encore en cette année 2025, dans un contexte pourtant pas favorable… »

Bref, on l’aura compris, à six mois des élections municipales chaque partie fourbit ses argumentaires…

Les six conseillers d’opposition s’abstinrent sur ce texte, in fine donc adopté.