En 2024, du fait de la présence de cyanobactéries (ou algues bleues/vertes) nocives pour l’homme, la baignade a été interdite vingt-trois jours sur la base de loisirs gérée par Wam park, contre cinq jours en 2023. Combien cette année ?

A l’heure où la base de loisirs s’apprête ce week-end à reprendre intégralement ses activités, c’est un vrai sujet d’inquiétude pour Vienne Condrieu agglomération qui a concédé la gestion de la baignade à la société Wam Park, à travers une délégation de service public qui court jusqu’en 2027.

Les médias s’en font écho chaque année pendant l’été : le plan d’eau subit depuis plusieurs années un fort développement des cyanobactéries qui ont nécessité des fermetures à la baignade en période estivale, perturbant fortement l’activité du site.

Comment arrêter ce cycle qui à terme pourrait amener la disparition de la zone de loisirs qui serait alors rendue à la nature ?

C’est la raison pour laquelle, une délibération a été présentée lors du dernier conseil communautaire, mardi 10 juin, par Thierry Kovacs, président de Vienne Condrieu Agglomération pour tenter de trouver enfin une solution.

« Une mission globale » lancée

« Avec le soutien de la Compagnie Nationale du Rhône, nous avons décidé de lancer une mission globale intégrant les analyses manquantes et une mission d’assistance technique à maîtrise d’ouvrage pour mettre en œuvre des solutions », expliqua Thierry Kovacs.

Pour ce faire, la CNR accepte de financer ces études à hauteur de15 600 euros, ce qui correspond à environ 30 % des dépenses engagées par l’Agglomération.

En complément de ce versement financier, la CNR contribuera également à ce projet en fournissant à titre gracieux une mission d’accompagnement et fournira toutes les données hydrométriques nécessaires.

Renouveler l’eau du plan d’eau ?

En fait ces études devront répondre d’abord à la question de savoir s’il est nécessaire de renouveler l’eau du plan d’eau de Condrieu, qui n’est pas relié au fleuve, mais uniquement alimenté par la nappe phréatique.

Si c’est le cas, il s’agirait alors d’ouvrir le plan d’eau sur le fleuve.

Le renouvellement de l’eau pourrait alors permettre la disparition des cyanobactéries.

Draguer les sédiments ?

Autre question à la quelle cette « mission globale » devra répondre : faut-t-il supprimer par dragagel a couche de sédiments qui tapisse le fond du plan d’eau ?

« Nous avons besoin de savoir quelle est la nature de ces sédiments. Y trouve-t-on des PFAS ? », s’interrogea Thierry Kovacs.

On sait par ailleurs que ces sédiments permettent à ces cyanobactéries de survivre l’hiver : elles sont en effet sensibles au froid.

« Une fois que nous aurons répondu à toutes les questions, nous pourrons savoir si l’on peut engager ou non des travaux permettant de pérenniser le site pour la baignade », conclut Thierry Kovacs.

Ou si le coût de ces éventuels travaux se révèle excessif, le rendre à la nature..?

Photo  de tête: un plan d’eau sujet aux cyanobactéries. Ci-dessous : les activités aquatiques viennent de reprendre .