Brutalement, sans que les riverains aient été prévenus, le pont de Condrieu a été fermé à toute circulation, mardi 6 mai, qu’elle soit automobile, piétonne ou cycliste.

Dans le communiqué publié pour annoncer la nouvelle qui a pris tout le monde de court, les raisons de cette fermeture restaient vagues.

Que s’est-il réellement passé, en fait, pour qu’une telle décision soit prise ex-abrupto ?

Vu son état préoccupant, le pont est très étroitement surveillé avec de nombreux capteurs situés aux endroits névralgiques.

Or, il est apparu que le fil d’un des câbles soutenant l’ouvrage a cédé, provoquant l’alerte.

Pour les départements de l’Isère et du Rhône qui se partagent la responsabilité de l’ouvrage « un nouveau seuil de risque a été franchi en raison de la rupture de câbles. »

Rupture et canalisation

Or de surcroît, l’on sait que le pont accueille également sous la chaussée une canalisation de produits pétrochimique, en l’occurrence du propylène destinée à desservir des entreprises à Saint-Clair-du-Rhône et Roussillon, notamment.

C’est ce qu’expliquent les deux départements de l’Isère et du Rhône qui mettent aussi en évidence  « la canalisation de produits pétrochimiques sous le pont qui pourrait être impactée en cas de rupture du câble », avec donc en sus un vrai risque de pollution chimique.

Pour éviter tout risque en plus des piétons et des voitures, la canalisation a été coupée : le propylène ne traverse donc plus le Rhône

Au passage d’ailleurs, cet arrêt, s’il perdure risque de poser de sérieux problèmes aux usines chimiques qu’il alimente, en matière de production.

Jusqu’à quand ?

Que va-t-il se passer désormais ? Bien malin qui pourrait le dire.

Tout ce que l’on sait pour l’heure est qu’une réunion d’urgence se déroulera le lundi 12 mai en préfecture du Rhône pour décider de la suite.

L’Etat dont on attend la décision de lancement des travaux va-t-il enfin donner son feu vert ?

Seule certitude, les riverains devront se passer au moins jusqu’à lundi de pont. Sans savoir ce que qui se passera ensuite. Une incertitude difficile à supporter.

« La réouverture du pont ne pourra intervenir que lorsque les conditions de sécurité seront réunies et sur la base de l’avis des experts… », expliquent conjointement les deux départements de l’Isère et du Rhône, ce qui n’incite pas à l’optimisme !

« L’urgence de la réouverture ferroviaire de la rive droite ! »

Cet événement imprévu constitue l’occasion pour l’association des usagers des TER de la Vallée du Rhône (AuterVR) de réclamer, « face à l’impossibilité de passer de Condrieu aux-Roches-de-Condrieu, le retour rapide du trafic-voyageurs sur la rive droite du Rhône. »

Pour cette association d’usager du train, « cette fermeture malheureusement prévisible vient pénaliser des milliers d’habitants du Rhône, de la Loire et de l’Ardèche, désormais coupés de la rive gauche et notamment de la gare de Saint-Clair-les-Roches. »

Et d’ajouter : « pendant ce temps, les colis et les cartons continuent, eux, de voyager tranquillement sur la rive droite. Car oui, cette ligne ferroviaire est bien en service – mais uniquement pour le fret. Les trains de marchandises y circulent chaque jour. Les humains, eux, doivent encore patienter sur le quai. »

Pour le nord de la vallée du Rhône, AuterVR rappelle qu’ « elle propose depuis quatre ans une navette ferroviaire entre Saint-Rambert-d’Albon et Lyon-Perrache, via Peyraud, Saint-Pierre-de-Bœuf, Condrieu et Givors. Ce plan détaillé, déposé lors de la Commission nationale du débat public sur le contournement ferroviaire de Lyon, est opérationnel et ne demande qu’à être lancé. »

Là encore, une réunion lundi

Là encore une réunion pour tenter de faire avancer le dossier aura lieu le 12 mai : « AuterVR présentera à nouveau ses propositions lors de la réunion de travail prévue lundi 12 mai avec Frédéric Aguilera, vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes en charge des mobilités. »

Là encore, les décisions tardent…