La cour d’appel de Paris a condamné aujourd’hui mardi 12 juin, l’ex-numéro 2 de la PJ de Lyon, le Viennois Michel Neyret, à deux ans et demi de prison ferme pour corruption ; la même peine que celle prononcée en première instance en 2016, mais cette fois alourdie de 18 mois avec sursis.

Le « super-flic » déchu a donc été condamné à quatre ans d’emprisonnement dont 18 mois avec sursis, ainsi qu’à une interdiction définitive d’exercer dans la police, pour corruption et d’autres délits, notamment… association de malfaiteurs.

Sur le papier, il pourrait retourner à la case prison, ce qu’il voulait éviter avant tout. Mais ayant déjà passé huit mois en détention provisoire, il pourra solliciter un aménagement de peine pour ne pas se retrouver une nouvelle fois derrière les barreaux.

Toutefois, Michel Neyret, soixante-deux ans aujourd’hui, s’est dit soulagé devant la presse : « Ça fait sept ans que j’attends ça », a-t-il déclaré. « Aujourd’hui, je pense que j’en ai presque fini avec l’institution judiciaire, sauf s’il y a un pourvoi en cassation, ce qui ne sera pas notre cas, évidemment. »

Il n’est tout de même pas complétement sorti d’affaires : « J’ai encore une autre épreuve qui va m’attendre devant le juge d’application des peines, qui va décider de la manière dont la peine s’exécutera », a ajouté l’ex-numéro 2 de la PJ lyonnaise, qui pourrait par exemple la purger sous bracelet électronique.

« L’ affaire Neyret » en restera là si le parquet général, qui avait requis cette même peine de quatre ans dont 18 mois avec sursis, mais assortie de 15 000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction des droits civiques, ne forme pas de pourvoi en cassation.

Rappelons que Michel Neyret, aujourd’hui retraité, était poursuivi pour huit délits dont corruption, trafic d’influence ou détournements de scellés de stupéfiants.

Contrairement au tribunal correctionnel, la cour d’appel a ajouté la condamnation d’association de malfaiteurs.

Selon la loi, Michel Neyret risquait théoriquement dix ans de prison.

La justice lui reprochait d’avoir fourni des informations confidentielles à des membres du milieu lyonnais, présentés comme des « indics », en échange d’avantages, de cadeaux et d’argent liquide, et d’avoir prélevé sa dîme sur une saisie de stupéfiants pour rétribuer des informateurs.

L’avocat général avait estimé dans son réquisitoire en avril que Michel Neyret « a non seulement brisé sa vie et sa carrière mais aussi abîmé l’image de la police » et « créé une sorte d’anti-modèle pour les jeunes générations de fonctionnaires ». Dur !

Une certitude : cette affaire qui a été très médiatisée avait créé un vrai traumatisme dans la police.

Photo-Michel Neyret à la salle-des-fêtes de Vienne, lors de la signature de son livre lors du salon du polar « Sang d’Encre »