La Fédération d’associations de défense de l’environnement du Sud lyonnais dénonce notamment le dysfonctionnement du dispositif France Alert, « pourtant présenté comme un outil de protection des populations ».
A propos de l’exposition d’Elkem, pour la Fédération Fracture qui rassemble 28 communes réunies en dix associations du sud-est et sud lyonnais qui militent pour le respect de l’environnement et celui des populations impactées en Région par les infrastructures routières et ferroviaires; « l’État joue avec la sécurité des populations dans la vallée de la chimie, la gare de Sibelin et l’autoroute A7. »
Ce groupement d’associations de défense de l’environnement « dénonce de nouveau la situation explosive créée par l’accumulation de risques industriels, ferroviaire et routiers autour de la gare de Sibelin. L’accident dramatique survenu sur le site d’Elkem ce 22 décembre 2025 dans la vallée de la chimie de Lyon rappelle une fois de plus les risques majeurs encourus par les populations et l’environnement en raison de la concentration d’industries dangereuses, du transit de matières hautement toxiques par la gare de Sibelin, et de la présence de l’autoroute A7 en plein cœur de cette zone Seveso. »
Pas de doute, pour Fracture, cet accident n’est pas un incident isolé.
Pour elle, « elle est le symptôme. Dans un territoire saturé, où les marges de sécurité ont été sacrifiées au profit de la rentabilité industrielle et du flux logistique, les habitants vivent au cœur d’une zone à risques majeurs, sans réelle protection à la hauteur des dangers encourus. »
« Certains riverains n’ont reçu aucune alerte »
Fracture dénonce également « le dysfonctionnement potentiellement grave du dispositif France Alert, présenté comme outils de protection des populations. Lors de l’accident d’Elkem, certains riverains directement exposés n’ont reçu aucune alerte alors que des habitants de communes non concernées ont reçu des messages. Cela démontre que ce dispositif n’est pas à la hauteur d’un accident majeur. Un système d’alerte qui fonctionne mal le jour où il est nécessaire met directement des vies en danger. »
« Une situation encore plus inacceptable avec le Lyon-Turin »

Mais ce n’est pas tout. Toujours selon Fracture, « La situation devient encore plus inacceptable avec le projet de ligne de fret Lyon Turin qui va augmenter considérablement le trafic de matières dangereuses à travers une zone déjà classée à très hauts risques. La gare de triage de Sibelin, combinée à l’autoroute A7 qui traverse la vallée de la chimie, constitue un piège mortel en cas d’accident grave. »
« La préfecture n’est pas en capacité de fermer rapidement l’A7 »
Et d’assurer que « la préfecture n’est aujourd’hui pas en capacité de fermer rapidement cette autoroute, rendant toute évacuation massive illusoire. «
Et de demander :
– « Un moratoire immédiat sur l’augmentation du trafic de matières dangereuses autour de Sibelin et dans la vallée de la chimie,
Un retour d’expérience public sans délai sur l’accident d’Elkem et les dysfonctionnements rencontrés,
-L’arrêt de tout projet de fret supplémentaire passant par la gare de Sibelin, notamment dans le cadre du Lyon-Turin, tant que la sécurité des populations n’est pas garantie. Ce qui est mission quasi impossible sur cette zone.
– Un audit indépendant et public sur les dispositifs d’alerte, la fermeture de l’A7 et la capacité réelle à gérer un accident majeur pour assurer la protection effective des riverains.
Et de conclure : « les habitants de la vallée de la chimie et des territoires limitrophes ne peuvent plus servir de variable d’ajustement logistique. Nous sommes face à une accumulation de risques connue, documentée et ignorée. Si un accident majeur devait survenir, les responsabilités de l’État seraient clairement établies. Les alertes existent, les rapports existent, et pourtant les incidents se multiplient.. »

