Créer un club de Jazz, non pas à Lyon, mais à Vienne, voire encore plus précisément à Saint-Romain-en-Gal, au sein de l’ancien restaurant du musée gallo-romain comporte bien sûr des incertitudes, comme toute nouvelle initiative culturelle.
La première question qui se pose est en effet de savoir si le public est prêt à répondre présent à la proposition inusitée d’un concert tous les quinze jours, jusqu’aux vacances d’été ; puis d’un par semaine à partir du mois de septembre selon le souhait de Jean-Paul Boutellier, l’ancien président de Jazz à Vienne à l’origine de cette initiative, disons le mot, plutôt gonflée. On applaudit !
Si le premier concert avec le célèbre saxophoniste Steve Coleman au programme a vite affiché complet vu le pedigree de l’artiste, allait-il en être de même pour la venue d’un autre saxophoniste, le Russe, natif de Saint-Pétersbourg et vivant à New-York, Dmitry Baesky, certes précédé d’une belle réputation, mais qui n’a pas encore l’aura d’un Steve Coleman ?
Eh bien, oui ! Le public a, à nouveau répondu présent en nombre, le Quartier Latin Jazz Club adoptant pour ce concert une allure de cabaret jazz avec, devant le public, de petites tables agrémentées de bougies de fort bon aloi.
Dmitry Baevsky en trio qui était entouré de Clovis Nicolas à la contrebasse et de Leon Parker à la batterie à la place de Jason Brown, initialement annoncé, n’a pas déçu le public., loin s’en faut !
Ouvrant son concert avec une composition de Duke Pearson, intitulée « Chant », Dmitry Baevsky déploie d’emblée, avec son sax alto une sonorité profonde et riche, agrémentée d’un swing omniprésent, le tout alimenté en vagues par de larges pans d’improvisation.
Batteur minimaliste, mais percutant, Leon Parker se lance dans un scat, mais joue aussi au mime, imitant à blanc son jeu de batterie. Pas courant.
Après quelques compositions de la formation ou de reprises comme « Poinciana », le trio termine le concert avec « A Sentimental Blues », une composition de Ray Charles qui offre de belles envolées lyriques au saxophoniste, un final s’envolant sous des applaudissements nourris.
Assurément donc, le Quartier Latin Jazz Club a semble-t-il rapidement trouvé ses marques dans une atmosphère très club. Il ne lui reste plus qu’à maintenir ce rythme allegro vivace…
Prochain concert avec le Viennois Pascal Berne
Lors du prochain concert, le dimanche 7 avril à 18 heures, le Jazz Club Quartier Latin se lance un nouveau défi avec une création musicale inspirée de chants du monde, du contrebassiste et bassiste viennois, le « régional de l’étape » Pascal Berne, intitulée « Black is the color ».
Il sera entouré de François Raulin au piano et de la chanteuse espagnole Laura Tejeda (15 euros).
https://www.quartierlatin-jazzclub.com/