Cela apparaissait sur le papier comme un pari assez fou, il faut bien le reconnaître : celui de réunir 72 jeunes musiciens issus de Conservatoires ou de lycées, en provenance de dix pays d’Europe, les amener à répéter intensivement sur quatre jours seulement pour enfin donner samedi 1er novembre deux concerts au programme copieux, d’affilée !
On pouvait le reconnaître à l’issue du second concert, avec les applaudissements nourris du public, samedi 1er novembre : pari réussi !

Malgré une date peu propice, un jour férié, en l’occurrence celui de la Toussaint en pleines vacances scolaire, les deux concerts ont fait le plein, en attirant un peu plus d’un millier de spectateurs salle du Manège, séduits par la performance, en l’occurrence une « première » de cet orchestre symphonique intitulé New European Orchestra.
Autre constatation : la scène du Manège s’avère suffisamment grande pour accueillir les 80 musiciens d’un orchestre symphonique : telle était la composition du Nouvel Orchestre Européen, en additionnant élèves, mais aussi professeurs issus du Conservatoire de Vienne ou accompagnant les élèves venus de Finlande, de Belgique, d’Espagne, d’Italie, du Portugal, de Lettonie ou d’Estonie.
Ceci pour les frontières de l’Union européenne car s’étaient agrégés à ce concert des musiciens de pays susceptibles d’adhérer à l’UE : deux jeunes musiciens ukrainiens, actuellement en stage au Conservatoire de Lyon, ainsi qu’une musicienne originaire de Goris, la ville jumelle arménienne de Vienne ; mais enfin, en sus, hors UE, un talentueux jeune tromboniste issu de Taïwan.

Sans oublier de jeunes musiciens issus du Conservatoire de Vienne, au nombre de trois, mais aussi de celui de Lyon et de Bourgoin-Jallieu, tous dûment sélectionnés par Jean-Philippe Causse, directeur du Conservatoire de Vienne, chef d’orchestre et clef de voûte de cette opération quelque peu hors norme que l’on pourrait qualifier d’ »Erasmus plus » car faisant appel à des fonds européens pour financer une logistique que l’on imagine complexe et onéreuse.
Le programme concocté par Jean-Philippe Causse enfin, avait lui aussi une coloration européenne. Le choix opéré était celui de compositeurs français, mais dont toutes les œuvres interprétés à cette oaccsion étaient tr!s fortement inspirées par d’autres pays européens.
On put ainsi réécouter avec plaisir la « Marche Hongroise » d’Hector Berlioz issue de la « Damnation de Faust » ; voire quatre extraits de la Carmen de Bizet, ou encore en final le morceau de musique le plus joué au monde, le « Boléro » de Ravel ; mais aussi découvrir deux compositeurs fort peu connus, exhumés à cette occasion : Gustave Charpentier qui livra ses « Impressions d’Italie » et Georges Enesco un compositeur à la double nationalité roumaine et française, quelque peu oublié à tort dont l’orchestre livra une« Seconde Rhapsodie roumaine » particulièrement évocatrice et fort bien enlevée !
Il ne reste plus qu’à souhaiter, suite à ce succès, qu’une telle initiative se renouvelle chaque année…


