De nombreux élus, techniciens et représentants de l’Etat ont inauguré mardi 2 septembre, à la fois le 1er car à hydrogène roulant à l’initiative de Vienne Condrieu Agglomération et opéré par L’va, mais aussi un peu plus au Sud, sa station d’avitaillement édifiée dans le cadre du projet HYmpulsion de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui en prévoit 14 d’ici 2026.
« C’est vrai, en matière d’hydrogène il existe des vents contraires » a-t-on pu entendre mardi 2 septembre à l’heure des discours dans la bouche de Florian Chevallier, le président d’HYmpulsion, le bras armé du projet hydrogène de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Et ce, lors d’une double inauguration : celle du 1er car de ligne 134 Condrieu-Givors et de sa station d’avitaillement (une station-service en quelque sorte) basée à Salase-sur-Sanne où le bus s’approvisionne. Toutes deux basées sur de l’hydrogène vert produit à partir d’énergies renouvelables et ne faisant donc pas appel aux énergies fossiles.
Les « vents contraires » évoqués concernent notamment l’abandon récent des projets de voitures à hydrogène par Stellantis et Renault et les incertitudes sur cette filière.
« Nous avons dû faire évoluer notre stratégie »
« Nous mêmes, nous avons dû faire évoluer notre stratégie » a reconnu le président d’HYmpulsion.
Désormais la filière hydrogène de la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’une des plus importantes de France avec 1 650 salariés, 285 entreprises et onze centres de formation n’est plus tournée vers l’automobile, mais exclusivement vers les transports lourds, poids-lourds, bus et cars, voire le transport fluvial éventuellement à l’avenir, mais aussi à la décarbonation de l’industrie.
Ce n’est donc pas un hasard si la station d’avitaillement a été installée non seulement en vallée du Rhône, sur l’axe Lyon/Marseille, mais aussi au sein d’une importante zone chimique, Inspira un espace industriel multi-modal desservi par l’eau, le rail et la route.
Reste comme le reconnaît Thierry Kovacs, en tant que président de Vienne Condrieu Agglomération, l’hydrogène vert est encore cher. « Sans une subvention de l’Ademe de 280 000 euros, nous n’aurions pas acquis ce 1er car hydrogène », admet il. De même son fonctionnement représente aussi un surcoût.
Mais pour l’élu, « c’est le rôle de l’Etat et des collectivités d’accompagner l’émergence de cette filière qui parmi les autres énergies renouvelables a tout l’avenir devant elle. »
Trois autres cars hydrogène pour la ligne 134
Un acte de foi dans l’hydrogène qui va se traduire par l’achat de trois autres cars hydrogène, permettant à cette ligne 134 Condrieu/Givors d’être entièrement décarbonée. Il faut savoir qu’un car fonctionnant avec une pile à combustible hydrogène ne rejette que de…l’eau.
C’est aussi dans ce cadre que la Région déploiera d’ici 2026 16 cars à hydrogène roulant sur d’autres lignes dont celle reliant Lyon à Annonay…
1 000 véhicules hydrogène d’ici 2028
Le réservoir hydrogène du nouveau car de la ligne 134 Condrieu/Givors
Ce même investissement volontariste en faveur de l’hydrogène de la Région porte à dix, en comptant Salaise-sur-Sanne les stations d’avitaillement disséminées sur les douze départements de la région : il y en aura 14 en 2026.
« Notre ambition est de mettre en circulation 400 véhicules hydrogène d’ici 2026, avec un objectif de 1 000 ici 2028 », a lancé Florian Chevallier, le président d’HYmpulsion.
Après, pour rentabiliser les très importants investissement réalisés par la Région et l’Etat, il faudra que le prix de l’hydrogène vert baisse fortement et soit produit sur place (celui délivré à la station de Salaise-sur-Sanne provient de… Toulouse) et qu’enfin, le privé prenne le relais.
Pas encore joué d’avance, mais chaque énergie renouvelable a été à chaque fois un pari sur l’avenir !
La station d’avitaillement en hydrogène de Salaise-sur-Sanne