« Le Relais 42 » qui récupère et trie les vêtements usagés et les vieilles chaussures issus des bornes de ramassage disséminées à Vienne et dans l’Agglo pourrait se retrouver très rapidement au chômage technique. Et ce, suite à la suspension de la collecte dans l’Agglo, à l’instar d’ailleurs de toutes les communes de France qui sont dans le même sac et qui ont également arrêté de collecter les vêtement usagés.

« Pour l’instant, nos 59 salariés communiquent avec les habitants en collant des panneaux sur les bornes de ramassage (photo ci-dessous) ou poursuivent le tri des textiles qui subsistent encore dans nos stocks, mais si rien ne bouge, nous allons être rapidement au chômage technique », explique Stéphane Jambon, le responsable du « Relais 42 », structure installé sur une des zones industrielles de Pélussin dans la Loire.

C’est cette structure qui collecte et trie les vêtements usagés et les vieilles chaussure sur le territoire de Vienne Condrieu Agglomération, mais aussi sur 150 km à la ronde.

« Nous trions environ 3 500 tonnes chaque année »,  précise le responsable, Stéphane Jambon.

Quel est donc le problème ?

« En fait, il tient à l’effondrement du prix des textiles usagés qui a été divisé par deux cette année, passant de près de 300 euros la tonne à 156 euros désormais, ce qui ne nous permet pas de financer le coût de nos infrastructures et de payer nos salariés », détaille Stéphane Jambon.

Or, ce cas était prévu dans les textes. Comme pour toutes les filières de recyclage, il existe un système de compensation assuré par l’organisme de recyclage textile, baptisé « Refashion » qui s’appuie sur une taxe (très faible) collectée lors de la vente de tout vêtement.

« Or, « Refashion » que président les Pdg de Kiabi, Décathlon et Okaïdi ne nous reversent pas le complément prévu : c’est la raison pour laquelle nous avons suspendu la collecte : c’est pour nous le seul moyen de pression  ! », assure le responsable du « Relais 42 »

C’est aussi la raison pour laquelle, des tombereaux de vêtements usagés ont été précisément déposés dans toute la France devant des magasins des trois responsables de « Refashion » (photo de tête).

Une pétition a également été lancée au niveau national. « Nous espérons un million de signatures », lance Stéphane Jambon.

Reste une question : pourquoi cette division par deux du prix des textiles usagés ?

« Plusieurs raisons ont concouru à cette chute : le développement de la fast fashion, en l’occurrence les textiles chinois de basse qualité qui arrivent en masse ; mais aussi la décision de Donald Trump de supprimer un certain nombre d’aides qui se répercute dans le monde entier… »

Reste à savoir si le coup de pression donné sera suffisant…

En tout cas, Stéphane Jambon se félicite du soutien des collectivités locales, des maires, des élus, députés et sénateurs à ses revendications, depuis l’arrêt de la collecte des vêtements usagés…