Comme le fut en son temps la nuit du Blues, la soirée hip-hop était devenue une tradition ces dernières années à Jazz à Vienne. Par exemple, l’année dernière, ladite soirée hip-hop avec Yamé et Massego avait fait vibrer 4 000 festivaliers au théâtre antique.
Pas cette fois. L’Irlandais Rejjie Snow en 1ère partie et l’Américain GoldLink n’ont attiré que 1 800 festivaliers qui, hormis la fosse devant la scène, avaient tout l’espace pour eux.
C’est même la plus faible jauge enregistrée depuis le début, le 26 juin, du Festival de Jazz.
Hormis les trois soirées à guichets fermés (les 27 et 28 juin et le 6 juillet), la plupart des jauges selon les spectacles ont oscillé entre 4 à 5000 festivaliers, voire un peu plus. Rappelons que la jauge maximale au théâtre antique est de 7 500 personnes.
Pourquoi un public si maigre, cette fois, même si tout est relatif en la matière ? Formations à la notoriété insuffisante ? Perte d’attrait pour cette esthétique musicale qu’est le hip-hop, née au début des années 80 ? Un peu des deux ? Difficile à dire.
Reste que les deux artistes qui se sont succédé ont tenté de faire de leur mieux pour mettre l’ambiance devant un public bienveillant et ont plutôt bien réussi à cet égard.
Le très jeune rappeur Rejjie Snow, le premier à monter sur la scène, à 20 h 30, habillé classiquement hip-hop avec casquette et jogging a développé son répertoire, allant de morceaux accrocheurs, façon Rythm’Blues à de moments plus avant-gardistes.
Il interpréta aussi des morceaux issus de son dernier album « Peace 2 Do World » intégrant de nouvelles sonorités issues des musiques brésiliennes.
Le second, l’Américain GoldLink, lui, clope au bec, en version veste en cuir rouge, vite retirée, jean et dreadlocks, porté par des beats jonglant entre soul, jazz, afrobeat et même bossa nova, a déroulé son show avec précision et la rapidité vocale qui le caractérise.
On l’aura compris : ce ne fut pas une soirée hip-hop qui a frisé la folie.
PHOTOS PHILIPPE SASSOLAS