Plus d’une centaine de personnes, responsables politiques, viticulteurs et experts étaient réunis ce mercredi 7 mai dans la grande salle des assemblées du Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes à Lyon-Confluence pour porter un ambitieux projet.

Il s’agissait rien de moins que de lancer officiellement la candidature des Côtes-du-Rhône septentrionales au Patrimoine mondial de l’Unesco. Avec Vienne comme entrée Nord et Valence comme entrée Sud.

Une forte ambition car ce projet s’avère beaucoup plus important par sa taille que les classements déjà existants pour « Les Climats de Bourgogne » ou « Saint-Emliion » dans le Bordelais.

Un projet très ambitieux

Le dossier de candidature porte en effet sur quatre cépages (syrah, viognier, roussanne et marsanne) et huit appellations : côte-rôtie, Condrieu, Chateau-Grillet, Saint-Joseph, Cornas, Saint-Peray, Hermitage et Crozes-Hermitage).

Mais ce n’est pas tout : cette demande de classement sur un territoire de 80 km de long touche aussi cinq départements, cinquante-et-une communes, mais aussi 1 200 exploitations et 4 500 hectares de vignes. Du lourd !

Pour porter ce projet sur lequel déjà toute une équipe travaille déjà depuis…cinq ans, une association « De Rhône en vignes » a été officiellement créée et a tenu sa première assemblée générale le 15 mars dernier.

Philippe Guigal, président

Elle a porté à sa présidence Philippe Guigal qui est à la tête de l’un des plus importants domaines des Côtes-du-Rhône septentrionales, basé dans la capitale des Côtes-Rôties, à Ampuis.

Une « Charte d’engagement du territoire »

Ce véritable départ du marathon que constitue cette demande de classement a été officiellement marqué par la signature d’une convention de partenariat entre l’association « De Rhône en Vignes » qui porte ce projet de classement et Fabrice Pannekoucke, le président de la Région.

Lui et Philippe Guigual ont ainsi tous les deux paraphé une « Charte d’engagement du Territoire » (photo de tête).

La Région, ainsi que tous les acteurs participent au (lourd) financement à ce projet que Philippe Guigal estime à près de 500 000 euros par an. Et ce, pendant probablement une dizaine d’années.

Ce projet comme il a été rappelé est en effet tripartite : il associe évidemment de manière importante les viticulteurs, mais aussi un certain nombre d’experts car le dossier devra être particulièrement précis, étoffé, mais aussi de nombreux élus.

A cet occasion, Thierry Kovacs, président de Vienne Condrieu Agglomération, représentant les élus présents au sein de cette association  appela que les collectivités « ont à la fois l’habitude de fédérer de nombreux acteurs, mais aussi de travailler sur le temps long ».

Il rappela également que ce projet, s’il aboutit constituera un « facteur d’attractivité pour la vallée du Rhône Nord, mais aussi de reconnaissance pour tous ceux qui y travaillent. »

Il faut savoir que si ce dossier aboutit, il constituerait un énorme booster touristique pour les Côtes-du-Rhône septentrionales.

Mais on n’en est pas là. C’est un dossier au long cours qui demandera une bonne dizaine pour aboutir. S’il aboutit.

« On peut aussi échouer… »

Tous les acteurs présents ont bien conscience de la difficulté de la tâche.

Pour Thierry Kovacs, « On a tous les talents pour réussir, mais on peut aussi échouer… »

Et effectivement, il faut savoir qu’il y a actuellement au ministère de la Culture actuellement 33 dossiers de candidatures de sites hexagonaux pour figurer au Patrimoine Mondial de l’Unesco !

Et le Gouvernement ne peut proposer chaque année qu’un seul dossier à l’Unesco, décisionnaire en dernière instance, pour qu’il puisse obtenir le précieux sésame.

Il faudra donc que ce dossier « De Rhône en vignes » présente de solides arguments et qu’il soit bien ficelé. Tel était l’objet et l’enjeu de ce lancement à la Région.

Parmi la « Valeur Universelle Exceptionnelle » que chaque site élu par l’Unesco au Patrimoine Mondial doit représenter, Philippe Guigal met notamment en avant le fait que la culture de la vigne y existe depuis l’antiquité ; que le cépage-roi est la syrah dont on est sûr désormais qu’il s’agit bien d’une cépage autochtone ; ainsi évidemment que la présence du fleuve Rhône et  l’existence de vignes à fortes pentes.

Seule certitude pour l’heure : ce sera un dossier au long cours, il faudra être patient…