L’onde choc suite à l’explosion à l’usine Elkem-Silicones à Saint-Fons dans la Vallée de la Chimie, le lundi 22 décembre vers 14 h 30 qui a tué un salarié de 47 ans et provoqué trois blessés dont deux grièvement brûlés, continue de se propager.

Cette fois, après que le parquet de Lyon a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire du chef d’homicide involontaire par personne morale dans le cadre du travail, l’on apprend que deux syndicats, la CGT majoritaire dans l’entreprise et la CFDT se constituaient partie civile, suite à ce drame.

Et ce, à l’issue d’un CSE (Comité Social et Economique) extraordinaire avec la direction mercredi après-midi.

La CGT a également publié un communiqué dans lequel elle exige «  une transparence totale sur les causes de l’explosion et les responsabilités engagées. »

Pour le syndicat, « aucun travailleur ne doit quitter l’entreprise blessé ou pire encore. Sur un site classé Seveso seuil haut, au cœur de la Vallée de la chimie, un tel accident est intolérable. Il interroge lourdement sur l’organisation du travail, l’évaluation des risques, la maintenance et les choix de la direction en matière de prévention. ».

« Il n’y a pas de catastrophe industrielle mais bien des accidents industriels ayant trop souvent un lien avec les problèmes d’organisation du travail », dénoncent également la CGT et la FNIC (Fédération nationale des industries chimiques).

« Une enquête en interne » ?

Et ce, d’autant qu’il s’agit du deuxième décès enregistré en près de dix ans sur ce site Elkem-Silicones de Saint-Fons, après la mort, déjà en 2016 d’un salarié tué dans l’incendie de fûts de silicone dans un entrepôt.

Les syndicats de cette entreprise de 570 salariés demandent également « une enquête approfondie » en interne : « Nous exigeons une enquête approfondie associant l’inspection du Travail, la CARSAT et les représentants du personnel avec une transparence totale sur les causes de l’explosion et les responsabilités engagées. »

Appel à un rassemblement le 8 janvier

Les syndicats demandent aussi « des effectifs suffisants, une formation sécurité de qualité, du temps réellement consacré à la prévention, à la maintenance, aux retours d’expérience et aux exercices d’urgence ».

Ils estiment enfin que « ces exigences sont incompatibles avec les politiques de réduction de coûts, de sous-traitance à outrance et d’intensification du travail qui dégradent la sécurité et exposent les salariés ».

Enfin, la CGT et la FNIC (Fédération nationale des industries chimiques) appellent les salariés d’Elkem à se rassembler le 8 janvier devant le site à Saint-Fons ; un rassemblement auquel devrait se joindre la CFDT.

L’explosion d’Elkem à Saint-Fons : âgé de 47 ans, un des quatre blessés est décédé, le Parquet de Lyon ouvre une enquête