C’est fait depuis le vendredi 18 juillet : Vienne déjà prodigue en la matière compte désormais une nouvelle galerie d’art : « l’Autre Galerie ».

Située au 36 de la rue Marchande, elle a été inaugurée par Thierry Kovacs, maire de Vienne, en présence de Patrick Curtaud, adjoint à la Culture et de conseillers municipaux.

Cette nouvelle galerie initiée par la municipalité elle-même n’est pas associative et donc privée, comme les autres. Elle se veut complémentaire en accueillant spécifiquement les nombreux artistes émergents émanant de Vienne et de son agglomération qui n’avaient jusqu’à présent pas de lieu où pouvoir s’exprimer.

 » L’Autre Galerie, ce n’est pas seulement un lieu d’exposition : c’est la concrétisation de notre engagement en faveur de la culture et du soutien aux talents locaux. Nous savons combien il peut être difficile, pour les artistes émergents, d’accéder à la visibilité qu’ils méritent. Ce lieu leur est dédié, avec une sélection des projets assurée de façon équitable et transparente par un comité composé d’élus, de professionnels de l’art et de représentants de la mairie « , a détaillé le maire de Vienne.

Il s’agit en l’occurrence d’une galerie qui apporte une nouvelle activité artistique dans un quartier Centre Ancien/rues piétonnes qui en compte déjà de nombreuses, confortant sa vocation dans le domaine de l’art.

Sid Amara, 23 ans : une première exposition entre hasard et révélation

Pour la toute première exposition, dans les murs chaleureux et engagés de L’Autre Galerie c’est un jeune artiste viennois de 23 ans qui dévoile pour la première fois son univers graphique. Son nom : Sid Amara.

Amateur passionné depuis toujours, devenu professionnel en 2025, il signe avec cette exposition un virage assumé vers la reconnaissance artistique. Un passage de l’ombre au mur.

Depuis le collège, les comics américains et les œuvres de Denis Sarazhin nourrissent son imaginaire. Mais ses références dépassent largement le cadre du dessin : jeux vidéo, musique, livres, dont Le Cauchemar d’Innsmouth de Lovecraft, fil rouge de cette première expo, se mêlent dans une esthétique intense, à la fois intime et évocatrice.
Une pièce en particulier, née d’une commande pour la mère d’un ami, évoque même l’ambiance feutrée et détendue d’un salon oriental.

Un style qui s’affirme

Autodidacte en grande partie, Sid Amara revendique une approche personnelle, intuitive. Peu d’études d’art, un passage par une « prépa » scolairement réussie mais humainement complexe » : c’est dans l’indépendance qu’il a forgé sa signature.

Pour lui, l’essentiel réside dans les carnets, les pochettes à dessins, ces compagnons de route qui l’aident à ne pas se fondre dans le style des autres. Il y trouve un espace pour développer une identité singulière, constamment en tension entre spontanéité et structure.

Techniques et processus

Fortement inspiré par Kim Jung Gi, Sid Amara privilégie un travail direct sans se limiter à une seule technique. Du dessin graphique à la peinture en passant par l’encrage « tant que le technique me plait, j’y vais, je me laisse porter », explique-t-il.

Cette méthode instinctive donne naissance à des œuvres denses, habitées, presque méditatives. L’ennui fertile des étés passés à attendre la rentrée scolaire a souvent été le point de départ. Une pochette, un stylo, et c’était parti pour plusieurs heures de « gribouillages ».

Une première, portée par l’envie

C’est en déposant son portfolio un peu par hasard que Sid Amara a été repéré. L’Autre Galerie a été séduite par sa démarche.

Envie d’exposer, hasard des rencontres, et coup de cœur mutuel : le chemin jusqu’à cette première exposition s’est fait naturellement, presque comme une évidence.
Pour le jeune artiste, c’est le début d’une nouvelle étape, où l’intime devient public, et où les dessins réalisés dans l’ombre trouvent enfin leur place sous la lumière.

-Sid Amara, « l’Autre Galerie », 36 rue Marchande : du vendredi au dimanche du 18 juillet au 1er aoùt.

Andréa Crozier

Photos : Philippe Sassolas/Andréa Crozier